mercredi 23 avril 2014

REPONSE A MATTHIEU

Matthieu s'est fendu d'un long commentaire sur mon article "vie minimale, le bilan", trouvant le cadre des commentaires un peu étriqué pour lui répondre en détail, je me permets de le faire ici : 

"Bonjour, je te félicite et te remercie d'abord pour ton blog, ta volonté et ton approche cartésienne accessible à tous." 
C'est moi qui te remercie pour prendre le temps de me lire et de poster tes commentaires. Merci donc Matthieu...En effet je suis plus un pratiquant qu'un théoricien et je m'attache à que ce blog reste accessible et concret! 

"fin du défi", les mots sont justes, c'est un défi que de ralentir et réduire son train de vie. Le budget auquel tu es arrivé me semble d'une autre dimension (j'ai une maison et des enfants...). "
Tu noteras que je n'ai pris en compte que mes dépenses courantes et non mes charges fixes (crédit, énergie, impôts, mutuelle etc.) et que mes dépenses personnelles et non celles pour ma famille. Je crois toujours que les grosses économies sont à rechercher sur les charges fixes et non sur les dépenses courantes.

"Ce qui m'interpelle c'est 2 choses, la première, c'est que pour arriver à cette performance car c'en est une, certes la simplicité et le bon sens au quotidien t'ont certes permis d'y arriver mais je lis aussi que cela s'est fait volontairement au prix de quelques privations qui dans le temps posent la question de l'être (Pas de mal à accepter une vision convergente de ce qu'était Epicure et de ce que le terme d'épicurien est devenu au 21ème siècle) ."
En effet, il y a eu quelques privations (enfin c'est un bien grand mot!), c'est pour cela que ce ne reste qu'un défi, un challenge, limité dans le temps, comme je l'ai écrit dès le départ, je ne suis pas minimaliste pour économiser de l'argent mais être minimaliste me permet d'en économiser. Concernant Epicure, je n'ai pas un grande connaissance des philosophes grecs, de plus je pense que le mot épicurien est galvaudé aujourd'hui (voire confondu avec carpe idem)...Bref...

 "En effet, je ne vois pas (je suis peut-être passé à côté du fait d'une lecture irrégulière du blog) outre la démarche elle même ce qui te fait avancer et ce que cette simplicité aux 100 objets te permet de vivre de plus ou de mieux qu'avant. "
Ma démarche m'amène énormément de satisfactions décrites dans pas mal d'articles :
- se libérer du temps et de l'argent pour l'essentiel, 
- plus d'espace, 
- plus de liberté,
- une absence de besoin de toujours plus de "fausse" sécurité matérielle,
- un détachement de l'hyper-consommation, 
- une réelle notion des besoins, envies, désirs,
- une absence de frustration,
- un recentrage et une focalisation sur ce qui est important,
- moins de prise de tête sur des choses futiles,
- une relative indépendance professionnelle, 
- un calme, une sérénité,
Pleins pleins de choses en fait?

"Moi aussi, je tente bien plus modestement et dans mon environnement de cultiver une démarche de simplicité mais dans le but de me consacrer plus à mes proches et à mes passions (montagne et voile). Mon leitmotiv est guidé par ce retour à l'essentiel, le retour n'étant qu'un moyen, un catalyseur, une partie du chemin... "
C'est que j'appelle ton "essentiel", mon minimalisme me permet de l'atteindre également. L'essentiel c'est d'être heureux, rien de plus ; en "étant" et en "accomplissant".

"Cela m'amène au second point: tout ça pour ça ;-) ? Une fois que tu es à ton budget minimal, à ton schéma minimal, quelle est la suite ? Ne faut-il pas justement maintenant rééquilibrer pour redonner de la substance à plus long terme ? Je mentionnais le terme de performance, je considère que la simplicité est plus affaire d'équilibre, de juste de consommation et de cohérence que de performance - sans doute rien de plus qu'une question de perception pour des valeurs que nous partageons..."

La suite est de dégager, libérer tout simplement des ressources (du temps, de l'argent, de la motivation) pour faire ce qui compte pour moi...Pour moi il y a 2 façons de voir les choses au niveau financier pour réaliser ce qui est important : soit tu travailles plus, tu changes de métier pour gagner plus, soit tu fais avec ce que tu as (c'est ce que j'ai choisi), tu t'en contentes réellement et tu fais des choix...attention je parle bien de choix et non de compromis.
Là où tu vois une performance, moi je vois de la simplicité illustrée, j'ai plus de 100 objets (182 je crois...) ce n'est pas tant le nombre qui m'intéresse que la réflexion profonde que cela t'oblige à avoir, à mener...Cette réflexion, je la mène d'ailleurs encore sur mes 182 possessions.

 "Si la simplicité est un moyen complémentaire d'accéder à une forme de sagesse,"
Le minimaliste, la simplicité m'apportent liberté et sérénité et me permettent de réaliser les choses qui ont du sens pour moi...Je ne pense pas être un sage...ce mot m'effraie et me renvoie vers de personnes "supérieures" qui ne doutent jamais.

 "alors j'aimerais lire sur ce blog ta vision des choses à toi, sur ces questions de connaissance de soi, de connexion, de lien et de respect avec son environnement. "
J'ai quelques avis, peu de certitudes, plus de bienveillance, plus d'écoute...Mon approche est bien plus pragmatique que spirituelle.

"Tu as décrit avec tellement de justesse tout ton chemin que j'ai hâte de lire la suite, là où cela t'emmène, une élévation spirituelle, du temps consacré aux autres, le financement d'actions caritatives, un bonheur plus profond, plus solide ? "
Merci pour "la justesse" mais c'est simplement décrire ma vérité toute personnelle en mettant en oeuvre et en vivant ce que j'écris.
C'est peut-être ici que nos avis divergent au vu de tes propositions, je pense que nous devons être des égoïstes bienveillants et non des altrusistes. Il ne s'agit pas d'écraser les autres à son propre intérêt il s'agit de penser d'abord à soi pour être bien avec les autres...Il s'agit en fait de ne pas s'oublier. D'ailleurs il y aurait fort à dire sur le temps consacré aux autres, le fait-on réellement pour l'autre? ou pour soi?
 J'écris ce blog car cela me fait plaisir (à moi) de partager et cela me fait plaisir (à moi) de lire des commentaires tels que les tiens ou ceux de mes lectrices fidèles (merci mesdames!)...Je coache gratuitement quelqu'un depuis 4 mois maintenant, cela m'apporte beaucoup personnellement au delà de l'aide qu'il reçoit.
Pour le reste, pas de grandes ambitions, je ne veux pas marquer l'histoire, je me fous de laisser une trace! quand les gens me disent cela je leur  demande tout le temps s'ils connaissent seulement l'histoire de leur arrières, arrières grands parents, la réponse est toujours non...Je souhaite vivre ma vie sans regret, j'ai conscience qu'elle est très courte, trop courte pour s'embarrasser de l'avis des autres des quand dira-t-on...
Le bonheur n'est ni profond ni solide, il est instantané (pas de gradation, c'est binaire soit tu es heureux soit non) et passager (à l'instant T tu es heureux), l'ancrer est impossible, reste donc le multiplier.

"Quelle renaissance après s'être débarrassé du superflu ?"
Je me donne les moyens de vivre mes rêves et non ceux que la société a fait pour moi. 

Merci pour ce moment de réflexions partagées. 
Bien à toi.

6 commentaires:

  1. Ta réponse reflète parfaitement la raison pour laquelle je suis fidèle à ton blog: c'est simple, accessible et surtout, tu ne cherches ni à prouver que ta méthode est la meilleure ni à convaincre les autres que "c'est comme ça qu'il faut vivre".
    Quand je lis ton blog, j'ai l'impression de partager ton expérience et non que tu veux convertir qui que ce soit à un quelconque idéal. Bref... j'aime beaucoup!
    Laetitia

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    1. Tu as toujours ce talent Laetitia, au travers de tes commentaires de flatter mon égo!!! attention je vais avoir les chevilles qui enflent! Merci en tout cas.

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  2. Superbe commentaire! Je suis 100% d'accord sur le fait que c'est surtout sur les charges fixes qu'on fait les vraies économies sur le long terme! et 100% d'accord aussi sur le fait qu'une fois le cheminement terminé, une fois qu'on considère avoir atteint le stade de "minimaliste", on est tenté evidemment de remplir le vide, mais on se contraint, et cela t'amène toujours à t'interroger sur ce qui est essentiel et à se concentrer dessus: du vide Oui mais pas d'ennui!!!
    aemi

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    1. En effet, des essentiels et pas de l'ennui...On se "contraint" pas, on réfléchit c'est différent :-)

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  3. Merci d'avoir pris le temps de répondre. Bonne continuation,

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